Bordeaux mai 2014
Bordeaux, mai 2014
À Bordeaux sur la Place Pey Berland, un couple d’artistes québécois en exil, Nikolai Kupriakov et Stéphanie Brosseau, produiront une performance in situ afin de dénoncer la dégradation de la Liberté d’expression au Québec.
Les 15 et 16 mai 2014 à 11h00, pendant que sa femme représentera une Liberté d’expression bâillonnée, le peintre Kupriakov commencera une œuvre représentant la Liberté à la Québécoise.
Puis, le 20 mai 2014 à 11h00, Nikolai Kupriakov réalisera en excréments quatre portraits des autorités policières et du magistrat du Québec : 1) L'ex-directeur général de la Sûreté du Québec, Richard Deschênes, accusé de vol et de fraude 2) Le directeur général de la Sûreté du Québec, Mario Laprise (accusé d’aucun délit) 3) L’honorable juge de la Cour supérieure du Québec, Michel Déziel, accusé de blanchiment d’argent 4) L’honorable juge de la Cour supérieure du Québec, Claudine Roy, ayant rendu un jugement partial lors d’un procès, appuyant une politique discriminatoire du Ministère de la Culture, qui favorise certains artistes au détriment des autres, dans la cadre de la politique d’intégration des arts à l’architecture.[i]
Par la suite, le couple réalisera un portrait du Premier Ministre du Québec Monsieur Philippe Couillard en... chocolat.
Cette série d’événements présentés à Bordeaux s’inscrit dans le cadre d’une performance internationale qui compte déjà plusieurs événements à travers le monde :
- Janvier 2014, Puerto Morelos (Mexique) : Nikolai Kupriakov réalise les portraits en excréments du directeur général de la Sûreté du Québec, Mario Laprise, et de l’honorable juge en chef de la Cour supérieure du Québec, François Rolland[ii]
- Mars 2014, Madrid : le peintre réalise devant l’ambassade canadienne le portrait en excréments du directeur général de la Sûreté du Québec, Mario Laprise
- Avril 2014, Paris : l’artiste réalise devant l’ambassade canadienne le portrait en excréments de l’honorable juge en chef associé de la Cour supérieure du Québec, Robert Pidgeon
Le Comportement répressif de la Sûreté du Québec
Suite à la réalisation en mars 2013 d’un portrait en excréments de la juge Claudine Roy[iii] devant le Palais de Justice de Montréal, l’artiste- peintre Nikolai Kupriakov, directeur général de l’École des Beaux-arts de Montréal Artus et membre du conseil d’administration du RAAV entre 1998 et 2003, a été réprimé par la Sûreté du Québec et faussement traité comme un danger public avec des insinuations diffamatoires liées à un loisir qu’il pratique depuis son jeune âge, le tir.
Des mesures punitives ont été entreprises à son égard et l’ont poussé à s’exiler avec sa femme. D’ailleurs, le couple compte, suite à cette performance à Bordeaux, demander le statut de réfugié constitutionnel en France.
La Liberté d’expression et les performances artistiques
Nikolai Kupriakov réclame son droit à la Liberté d’expression garanti par la Charte canadienne des Droits et Libertés dans le choix des matériaux utilisés pour la réalisation de ses performances. L’artiste insiste sur le fait que même si les autorités n’aiment pas les œuvres contestataires, cela ne leur donne aucunement le droit de prendre des mesures répressives envers leur auteur.
L’artiste trouve la réaction des autorités sur le medium utilisé pour ses performances ridicule, grotesque et aberrante. En effet, c’est comique que ses nombreuses réalisations en latex et en acrylique lors de shows télévisés[iv] aient suscité que de l’admiration, alors que la même technique employée pour réaliser les portraits des autorités provinciales, mais avec comme matériaux des excréments, provoque une telle réaction dans les cœurs sensibles des policiers du Québec.
Et pourtant les excréments ne sont pas une nouveauté en art. Nous n’avons qu’à penser aux artistes contestataires du mouvement Arte Povera[v], maintenant mondialement reconnus.
Maintenant, la question qu’on aimerait bien poser à nos perspicaces et bienveillants amis de la Sûreté du Québec est la suivante : si peindre avec de la merde fait de quelqu’un un fou dangereux, quel sera le diagnostic pour un portrait en chocolat?
Le Québec a la réputation d’être la province canadienne la plus corrompue. Pratiquement tous les secteurs du pouvoir sont pourris. Commission Charbonneau, financement illégal de partis politiques, policiers corrompus, scandale de nomination des juges, etc. Les révélations ne manquent pas. Le gouvernement du Québec devrait peut-être s’occuper de faire le ménage dans ses rangs plutôt que de gaspiller encore une fois l’argent des contribuables en entreprenant des mesures punitives pour réprimer illégalement des artistes qui ne font qu’exercer leur droit de Liberté d’expression.
Source :
Nikolai Kupriakov